La chevalerie relationnelle d’Olivier Clerc

L’objectif de cet article est de vous présenter une méthode ludique pour expliquer les accords toltèques à votre enfant, et de vous préciser par la même occasion, de manière succincte, ce dont il s’agit pour celles et ceux ne les connaissant pas. En effet, dans la mesure où les accords toltèques sont un formidable outil de communication pour vivre en harmonie avec soi et avec les autres, ils s’adressent à tout un chacun. Pour une approche plus approfondie, il existe de nombreux livres à ce sujet, en plus du livre d’Olivier Clerc référencé ci-après.

Qui sont les Toltèques et quel est leur enseignement ?

Les Toltèques sont un peuple précolombien qui a vécu dans l’actuel Mexique juste avant les Aztèques. On sait assez peu de choses sur eux. Les Aztèques se sont prétendu leurs descendants et auraient transmis leur savoir et leur sagesse, sagesse dont les fameux accords toltèques seraient la clé. Faut-il accorder du crédit aux récits aztèques de l’histoire toltèque en tant que description d’événements historiques réels ? Qu’ils relèvent en tout ou en partie du mythe et de la légende importe peu : les accords toltèques sont un formidable outil pour apprendre à communiquer de façon bienveillante. En nous donnant des clés pour pouvoir être en harmonie avec nous-même et avec les autres, ils représentent un véritable mode de vie.
Les accords toltèques sont les suivants :

• Que ta parole soit impeccable.
• Quoi qu’il arrive, n’en fais pas une affaire personnelle.
• Ne fais pas de suppositions.
• Fais toujours de ton mieux.

Il existe un cinquième accord toltèque, qui approfondit les 4 premiers. Il est aussi plus complexe à expliquer. Dès lors qu’il s’agit d’enseigner les accords toltèques aux enfants, je m’en tiendrai aux quatre premiers accords.

Pourquoi enseigner les accords toltèques aux enfants ?

Faire découvrir les accords toltèques à un enfant, c’est lui permettre d’apprendre à agir et à parler de façon juste, et lui donner des bases pour mieux décrypter le monde qui l’entoure, afin qu’il y soit plus confiant et plus à l’aise.
C’est un formidable outil pour lui apprendre à être en harmonie avec lui-même et avec les autres.
Dans notre monde actuel, l’intelligence émotionnelle, la relation à l’autre et la coopération deviennent des valeurs essentielles pour être heureux et pour réussir à l’école, et plus tard, dans la vie professionnelle.
Les accords toltèques sont simples et concrets, facile à traduire en mots d’enfant.
Les enfants apprennent beaucoup par la métaphore. Ils ont besoin d’imaginaire, de jeux, de magie. Comme vous allez le constater à la lecture de cet article, les accords toltèques s’y prêtent à merveille !

L’approche d’Olivier Clerc

Olivier Clerc est un écrivain, formateur et conférencier franco-suisse qui s’est notamment intéressé aux accords toltèques.
Le livre qu’il a écrit propose une analogie entre les accords toltèques et la tradition chevaleresque.
C’est une chevalerie un peu différente de celle que l’on connaît, puisqu’il ne s’agit pas pour le chevalier toltèque de combattre des ennemis extérieurs, ni de défendre un château, mais bien de combattre ses propres ennemis intérieurs, pour transformer sa relation à lui-même et à tous ceux qui l’entourent.
C’est pour cette raison qu’Olivier Clerc parle de chevalerie relationnelle.

Un chevalier a :

• Une épée, pour combattre
• Un bouclier, pour se défendre
• Une quête, qui motive ses actes
• Une devise, qui exprime ses valeurs et sa règle de conduite

A chacun de ces éléments correspond l’un des accords toltèques. Voyons ceux-ci plus en détails.

L’épée du chevalier : Que ta parole soit impeccable !

Formulée avec d’autres mots, cette recommandation invite à « tourner sept fois sa langue dans sa bouche » avant de parler !
Ce principe porte donc sur l’importance du choix des mots, tant vis-à-vis des autres que vis-à-vis de nous-même.
Un mauvais usage de la parole peut faire beaucoup de tort, tant à soi-même qu’aux autres.
L’épée est une arme à double tranchant, qui symbolise très bien le double usage qu’on peut en faire : elle peut défendre, protéger, mais elle peut aussi attaquer, blesser, tuer.
La parole aussi est à double tranchant. Elle peut avoir un pouvoir créateur : encourager, éduquer, consoler, créer la joie, mais elle peut aussi avoir un pouvoir destructeur quand elle est mal utilisée : déclencher des disputes, mentir, provoquer de la tristesse.
La parole « impeccable » fait du bien à entendre. La parole non impeccable nous fait du mal, nous met en colère ou nous rend triste.
La première exigence de la voie toltèque va être d’apprendre le juste maniement de la parole, en réfléchissant aux mots que l’on utilise et à ce qui motive nos propos, tant vis-à-vis des autres que vis-à-vis de nous-même : nos intentions sont-elles positives, constructives ou au contraire négatives ?
Et pour que notre parole soit impeccable, encore faut-il que nous l’utilisions, que nous ne craignions pas de nous servir de notre épée, car la parole, c’est aussi ce qui nous permet de nous affirmer, d’exprimer nos besoins, nos émotions, de communiquer nos envies, de poser nos limites, de dire oui ou de dire non.
Il ne faut donc pas craindre d’utiliser son épée. On peut avoir une parole impeccable, mais puissante et ferme s’il le faut !

Le bouclier du chevalier : Quoi qu’il arrive, n’en fais pas une affaire personnelle !

Ce principe met en lumière le fait que l’autre parle toujours de lui-même quand il s’exprime, en fonction du monde dans lequel il vit et de son histoire.
Il nous invite donc à ne pas systématiquement ramener à soi ce qui est dit par l’autre et à ne se remettre en question que si cela est nécessaire et juste pour nous.
Il est important de savoir se protéger des paroles blessantes, de se libérer de l’opinion d’autrui.
Ainsi, son bouclier permet au chevalier de se protéger.
Il s’agit de se protéger de l’impact des mots (mais aussi des actes) des autres sur nous.
Toutes les paroles que nous entendons peuvent entrer et agir à l’intérieur de nous, dans nos émotions, nos pensées. Le vrai pouvoir, c’est de repérer les mots qui nous blessent et nous font perdre confiance en nous et s’en protéger grâce à notre bouclier, car nous seuls savons qui nous sommes au fond de nous.
Quand une critique nous atteint quand même, c’est que notre bouclier a des trous, que nous manquons de confiance en nous. En prendre conscience est important car cela permet de travailler à notre bouclier, de réparer notre confiance en nous, car ces trous, ce sont les jugements que nous portons sur nous-même !
Tout comme l’épée, il faut apprendre le juste maniement de son bouclier, car mal utilisé, ou employé à tort et à travers, il provoque alors un repli sur soi-même et nous coupe de tout, même de ce qui est bon et beau.

La quête du chevalier : Ne fais pas de suppositions !

Ce principe nous invite à éviter d’apporter du crédit à toutes nos pensées car on a toujours tendance à imaginer le pire, à faire des suppositions que l’on tient pour vraies. Supposer que telle personne dit tel propos ou agit de telle manière parce qu’elle veut probablement ceci ou cela, c’est le plus souvent se tromper, puisque nous ne sommes pas dans la tête de cette personne.
Tout chevalier a une quête. Dans le cas présent, cette quête, c’est la vérité.
Nous ignorons tout de ce qui se passe dans la tête de l’autre, nous ne pouvons pas savoir pourquoi il fait ce qu’il fait. Alors pour trouver une réponse, nous créons un film dans notre tête. Bien souvent, ce sont plein d’histoires tristes qui tournent en boucle et qui nous font peur ou nous rendent malheureux. Le problème, c’est que nous croyons que c’est la vérité. En fait, nous attribuons à l’autre nos propres interprétations, celles que nous avons-nous-même inventées dans notre tête !
Plutôt que de prêter telle intention à autrui et d’en souffrir, il est plus simple de rétablir la communication en s’adressant directement à la personne pour clarifier la situation en lui demandant ce qui a motivé ses paroles ou son comportement.
Mais on n’a pas toujours la possibilité de le faire. Dans ce cas, on peut alors inventer, non pas une supposition, mais plusieurs. Savoir envisager plusieurs suppositions permet de prendre du recul et de se rendre compte que ce n’est que notre imagination qui est à l’œuvre. Cela fait ainsi retomber la pression émotionnelle dans laquelle nous nous sommes nous-même mis.

La devise du chevalier : Fais toujours de ton mieux !

Ce principe nous aide à comprendre qu’il faut savoir s’écouter pour être au mieux avec soi et dans la relation, car faire de son mieux dépend toujours de notre état émotionnel du moment.
Le chevalier relationnel a ainsi une règle de vie : faire toujours de son mieux.
Mais il faut savoir que chaque jour, notre « mieux » change. Parfois notre énergie est puissante, mais à d’autres moments, elle est plus faible. Les jours où nous nous sentons moins bien, où notre niveau d’énergie est bas, nous devons apprendre à respecter nos limites et nos besoins du moment, sans jugement, afin de nous sentir apaisé et confiant pour la journée.
Cette règle nous invite donc à être au plus près de nos possibilités, afin de donner le meilleur de nous-même à chaque instant.
Pour le savoir, nous devons donc apprendre à être à l’écoute de nos émotions et de nos besoins, c’est notre « météo » intérieure.
Ainsi, accordons-nous une pause si nous sommes fatigué, en colère, ou triste, mais effectuons nos tâches en faisant de notre mieux si nous nous sentons énergique, serein, joyeux, confiant.
Si nous savons que nous avons fait de notre mieux, nous n’avons rien à nous reprocher, même si nous avons échoué. Nous n’avons aucune raison de nous en vouloir. Nous ferons mieux la prochaine fois. Cela nous évitera de nous juger trop durement et nous permettra d’être bienveillant avec nous-même.
Faire de son mieux, ce n’est pas viser la perfection et s’en vouloir à chaque fois qu’on échoue. C’est viser le mieux dont on est raisonnablement capable à chaque instant, en évitant à la fois le perfectionnisme qui nous use et nous fait commettre des erreurs à force d’épuisement, et le laxisme qui nous rend vulnérable aux remords, aux regrets et à la culpabilité.

Pour conclure

Si les accords toltèques vous parlent et que vous souhaitez en apprendre davantage, je ne peux que trop vous conseiller le livre d’Olivier Clerc, dont voici les références : « Olivier Clerc, Les accords toltèques : une chevalerie relationnelle, Développez des relations impeccables avec vous-mêmes et les autres, Ed. Trédaniel, 2014 ».
Tous ces accords sont justes et passionnants, mais n’oubliez pas que, pour les enseigner à vos enfants, il faut d’abord les vivre, et les incarner. A vous donc également de devenir un chevalier toltèque !

A très bientôt !

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